Après nos aventures volcaniques en Amérique du sud ou au Vanuatu, on ne va pas s’arrêter là, alors direction les volcans Bromos et Kawa Ijen pour nos derniers jours sur Java. On prend un circuit de 3 jours avec une agence, la meilleure façon de faire les 2 volcans sans avoir de voiture.
Départ le matin à 8h de Yogyakarta pour près de 9h de minibus pour le village de Cemoro Lawang, en haut de la caldera du volcan Bromo! Et surprise, on ressort les polaires et les gants, car il caille, on est à 2000m, et tous les jeunes du village essaient de nous vendre des bonnets !! on arrive vers 20h à notre hôtel, on mange un bout et au lit, car réveil à 4h le lendemain pour voir le lever de soleil sur le Bromo. Réveil difficile le lendemain, une jeep nous récupère à l’hôtel et nous emmène au point de vue. Ce qui nous frappe tout de suite c’est la foule, et oui on sent la différence avec le Vanuatu où l’on se retrouvait quasi seuls en haut d’un volcan, là c’est les champs Elysées le week-end avant Noël. Tout le monde se serre du côté du lever de soleil, mais en fait le spectacle est à l’opposé, et oui le soleil ne se lève pas au dessus du volvan !! Du coup on arrive à se trouver une bonne place pour assister au spectacle, le Bromo qui se dévoile peu à peu, on oublie vite la foule, SUPERBE !! Retour à la jeep qui nous dépose au pied du cratère pour finir l’ascension à pied.
Vers 10h du matin, on repart pour une bonne douzaine d’heures de minibus direction le Kawa Ijen, on arrive à l’hôtel vers 22h, on mange un bout, une bonne douche froide (l’eau chaude ne marche pas dans notre chambre…) et lever à 3h du matin pour l’ascension du Kawa Ijen. Autant vous dire que la nuit avait à nouveau un goût d’inachevé… On avait la possibilité de partir plus tard, mais il faut arriver de nuit pour voir les fameux blue fire dans le fond du cratère; le souffre en fusion qui prend l’apparence d’une flamme bleue. Et là le calvaire commence, notre groupe prend un rythme intenable pour être les premiers en haut, je suis larguée, le souffle est court et je souuuuuffffreee. On arrive finalement au sommet du cratère, et là c’est le souffre qui nous prend à la gorge et au nez, ça brûle, ça pique, on met nos masques….On commence la descente dans le cratère, super dangereuse de nuit et avec des hordes de touristes qui te poussent, te doublent…et toi tu sais que si tu trébuche c’est « ciao amigo », suis pas bien et le vertige s’en mêle. Par moment, le vent nous est défavorable et l’on se prend des nuages de souffre dans la tronche…affreux. Et c’est là que tu te rends compte du calvaire et des conditions de travail hallucinantes de tous ces porteurs de souffre qui portent près de 80kg sur le dos à chaque trajet (ils sont payés au kilo), respirent en permanence des vapeurs hautement toxiques pour gagner une misère (10€ par jour en moyenne, mais c’est une « très bonne paie » pour eux), ils ont d’ailleurs une espérance de vie de 40 ans en moyenne…Je suis un peu mal à l’aise d’avoir payé si cher pour aller les « observer », y’a comme un décalage. Et ils gardent le sourire, alors qu’on les photographie et les gênent pour remonter leur fardeaux sur la pente abrupte du volcan. Ces gars sont des héros qui se sacrifient pour faire vivre leurs familles (grands-parents, parents, enfants) et sont d’ailleurs considérés comme des héros dans leurs villages…
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